Petite introduction à la langue japonaise : Il y a 3 syllabaires en japonais > Les
漢字 [Kanji], les
ひらがな [Hiragana] et les
かたかな [Katakana].
Pourquoi 3 syllabaires et pas 1 comme nous ? Pour ça, il faut faire un peu d'histoire et remonter le temps jusqu'au IV-VIe siècles environ. C'est une période de grande introduction de la culture chinoise au Japon.
On écrivait à cette époque le japonais avec l’aide du chinois (c'est le かむぶん [kamubun]). Le japonais est alors phonétique, c’est-à-dire que l’on prend un signe pour le son et non pour le sens. Il y avait donc plusieurs notations pour chaque mot. C’est le 万葉仮名 (まんようがな [manyôgana]). On lit donc le japonais en chinois (l’exercice est par conséquent extrêmement difficile!).
Puis on prend quelques temps après les
漢字 pour leurs sens.
Au IXe siècles, les
かたかな sont inventés et ne servent au début que pour les moines transcrivant les textes sacrés bouddhiques chinois (sutras). Ils en sont les créateurs. Ce syllabaire se plaçait dans des marges et était utilisé pour replacer les
漢字 dans l'ordre du japonais ou pour la grammaire.
Au XIe siècle apparaissent les
ひらがな, caractères dits provisoires, généralisés à l’époque de Heian [794-1192] avec les femmes de cours (d’où la notion de 女手, おんな て[onna te]< femme+main) qui n’ont pas accès aux caractères chinois (les 漢字 étant considérés comme trop masculin). La contrainte est alors bien moins importante que le かむぶん par exemple.
Aujourd'hui: Les
かたかな transcrivent les mots d'origines étrangères et sont souvent la prononciation "japonisée" de mots anglais (parfois français ou hollandais même).
Les
ひらがな pour le reste (donc du japonais).
Il y a 1945 kanji officiels (aujourd'hui ce nombre à changé: 2175 je crois ?), mais un japonais moyen en connaît environ 3000. Dans les grandes villes, les panneaux sont souvent avec des
ふりがな [furigana] (la lecture en haut du kanji), et parfois même avec de l'anglais. Mais uniquement dans les grandes villes (à cause des touristes bien sûr). Un
漢字 a 2 lectures possibles : la lecture japonaise avec le
ひらがな [Hiragana] et la lecture dite sino-japonaise c'est-à-dire avec des
かたかな (on lit le signe "comme en chinois" = le japonais lu avec l'aide du chinois. cf: au-dessus).
On trouve aussi les rômaji, l'écriture en lettres romaines (petit historique que j'ai la flemme de faire moi-même, merci Wikipédia!):
Vers 1591 paraît le premier livre japonais écrit en rōmaji > サントスの御作業の内抜書, santos no gosagyō no uchi nukigaki, livre religieux écrit par le jésuite portugais Alessandro Valignano. D'autres transcriptions sont proposées par des Français/Italiens/Allemands, mais seule la transcription hollandaise est présente au Japon durant les années d'isolement imposées par le shogunat d'Edo.
Lors de la période Meiji apparaissent les premières transcriptions modernes. Dès 1867, le missionnaire américain James Curtis Hepburn propose sa méthode de transcription, basée sur la phonétique du japonais et qui rencontre donc un grand succès auprès des étrangers. Même en France, elle rend caduque la transcription francophone proposée par Léon Pagès. Tanakadate Aikitsu crée en 1885 une nouvelle transcription, plus proche de la logique du système d'écriture des kana. Cette transcription est reprise et complétée par le gouvernement japonais qui normalise la transcription dite kunrei-shiki en 1939 et 1954.
En 1989, la norme ISO 3602 institue le kunrei-shiki comme la transcription internationale officielle. Cependant, dans les faits, la transcription Hepburn est la plus utilisée hors du Japon.
Vous survivez, ça va? Il y a intérêt parce que ce n'est pas fini
Voici des tableaux de kana >Celui-ci est très complet mais pas très pédagogique à mon goût ...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Un peu mieux ...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Dans celui-là il manque les combinaisons de kana mais bon il est pas mal ...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Corrigé par Elyon
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