Il était une fois, un tailleur de pierre.
Tous les jours il allait dans la montagne pour tailler des rochers de toute sorte. Il savait parfaitement comment travailler la pierre et son affaire, bien que peu florissante, lui suffisait pour subsister.
Dans cette montagne, il y avait un esprit qui exauce les vœux des Hommes, mais le tailleur de pierre levait les yeux au ciel tant la rumeur lui semblait invraisemblable. A ce stade de l'histoire, il est loin d'imaginer ce qui allait lui arriver...
Un jour, alors qu'il livrait ses pierres chez un homme riche, il y vit tant de richesses et tant de belles choses qu'il commença à envier la vie de cet homme. Dés lors, son travail autrefois satisfaisant lui sembla plus ardu que jamais et il se mit à penser ainsi:
"Oh si seulement j'étais un homme riche et que mon lit était aussi drapé de soie qu'orné d'or ! Ô combien je serais heureux !"
Et une voix lui répondit: "Ton souhait est entendu, et un homme riche tu es"

Pensant que son esprit lui jouait des tours, le tailleur de pierre ramassa ses outils et s'en retourna chez lui... Mais là où se tenait sa petite hutte modeste, il y avait à présent un palais des plus splendides ! Et c'est dans son nouveau lit aussi drapé de soie qu'orné d'or que le tailleur de pierre oublia son ancienne vie.
Bientôt, ce fut le début de l'été, et le soleil était chaque jour de plus en plus brûlant. Un jour, la chaleur était si forte qu'il était difficile de respirer, et le tailleur de pierre décida de rester à l’abri, dans sa demeure. Mais voilà, il n'avait jamais appris à se divertir tant il avait travaillé, et l'ennuie le gagna bien vite ! Il observa alors la rue à travers les shôji de sa maison et vit qu'un carrosse tiré par des serviteurs vêtus de bleu et d'argent roulait sous le soleil. Un prince était à bord, abrité sous une ombrelle d'or.
"Oh si seulement j'étais un prince !" pensa le tailleur de pierre, "Juste un prince, pour être transporté par un tel carrosse et abrité par une même ombrelle d'or ! Ô combien je serais heureux !"

Et un prince il devint. A l'avant et à l’arrière de son carrosse chevauchaient ses hommes et des serviteurs vêtus de rouge et d'or l’abritaient sous une ombrelle faite d'or. Il avait tout ce dont il rêvait. Cependant, qu'importe l'ombrelle, le soleil continuait de bruler et bronzer sa peau de jour en jour jusqu'au jour où le tailleur de pierre s'écria de nouveau:
"Le soleil est plus puissant que moi ! Ô si je pouvait être le soleil !"
Et l'esprit de la montagne lui dit: "Ton vœu est entendu; le soleil tu sera !"

Et en effet, le soleil il devint. Le tailleur de pierre se senti fier et puissant, et il se mis à éclairer, réchauffer et brûler tout, de la terre des hommes jusqu'aux cieux des dieux, dessécha l'herbes et écorcha les visages des princes aussi bien que ceux des paysans. Mais bien vite il se lassa de sa puissance et quand un nuage lui fit de l'ombre, le tailleur de pierre s'écria:
"Est-ce qu'un nuage me résiste ? Est-t-il plus puissant que moi ?! Oh si j'étais un nuage et le plus puissant de tous !"
Et l'esprit de la montagne lui dit: "Ton vœu est entendu; un nuage tu sera !"

Et un nuage il devint. Fièrement entre la terre et le soleil, il repoussa les rayons du soleil et la terre redevint verte et fertile. Mais cela ne lui suffisait pas ! Et il versa sa pluie pendant des jours et des jours jusqu'au jour où les rivières débordaient de leurs nids, les champs de riz étaient inondés et les villages ravagés. Seul le grand rocher sur le flanc de la montagne résistait. Le nuage était bien impressionné et il s'écria:
"Est-ce que le grand rocher est donc plus puissant que moi ? Oh si seulement j'étais un rocher !"
L'esprit de la montagne lui répondit alors: "Ton vœu est entendu; le grand rocher tu sera !"

Et le grand rocher il devint. Il se tenait fièrement et fermement, et ni le feu du soleil ni la pluie des nuage ne pouvait le soumettre. Enfin, il s'écria: "Cela est mieux que tout !"
Mais soudain il se senti trembler et vibrer depuis ses pieds, et un grand bloque de pierre se détacha de son flanc. Quand il chercha des yeux ce qui l'agitait tant, il vit qu'un tailleur de pierre s'affairait à ses pieds. Ainsi, le grand rocher explosa: "Est-ce qu'un simple enfant de la terre est plus puissant que la roche ?! Oh si seulement j'étais un homme !"
Et l'esprit de la montagne lui dit (pour changer): "Ton vœu est entendu; et un homme de nouveau tu sera !"

Et un homme il redevint. Et son labeur de tailleur de pierre il reprit. Son lit était dur et ses repas modestes, mais il avait apprit à s'en satisfaire et ne souhaitait plus devenir quelqu'un ou quelque chose d'autre. Et comme il n'enviait plus ce que les autres avaient et qu'il ne désirait plus être plus grand ou plus puissant que d'autres, il vécut heureux et n'entendit plus jamais la voix de l'esprit de la montagne.


D'après Andrew Lang, dans The Crimson Fairy Book

wouah ! qu'elle belle histoire Fairth
tout sa pour dire que l'on doit se s'atisfaire de ce que l'on est !

Super histoire *^*

*Philosophie nocturne on*

J'aime beaucoup la morale, l'homme en demande toujours plus alors que le simple fait d'être ce que l'on est suffit a nous satisfaire si l'on ouvre les yeux :3

*Philosophie nocturne off*

Ha c'est sympa comme histoire ; comme quoi on peut vivre bien heureux comme on est te avec se qu'on as '('

Sympa l'histoire, bien qu'un peu (à peine :3) moralisatrice... J'imagine quand même qu'être un homme, c'est mieux que d'être un caillou >.>

je suis d'accor avec toi Anathema x) etre un homme c'est mieux qu'un cailloux ou meme autre chose

Ben ça depend : Si tu deviens un cailloux, tu pensera comme un caillou et pas comme un humain, donc tu te dira surement qu'être un caillou c'est classe, vu que personne ne peut t'atteindre.

J'aime pas trop la morale de cette histoire, personnellement. C'est comme si c'était un truc écrit par un noble, riche et puissant pour expliquer aux paysans qu'ils sont mieux en tant que pauvres parce qu'ils ne sauront pas vivre en tant que riche. Genre soit satisfait et travaille, être un soleil, pour quelqu'un comme toi, tu finira forcément par revenir à ta condition de travailleur, parce que c'est ta nature et qu'être riche c'est pas un truc pour tout le monde.
Wowow mon gars... je veux bien voir un paysan devenir prince et te dire que tailler des pierres c'était mieux !

D'un autre coté, selon ta façon de lire et de comprendre cette histoire, la morale à en tirer varie, n'est-ce pas ? x)