Réputation du message : 100% (2 votes) informations Auteur : Murasaki Shikibu Titre : Genji Monogatari Paru sous les titres : Le Dit Du Genji, The Tale Of Genji Année : Début XIe siècle Nombre de tomes : Un seul pavé de 1200 pages.
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Histoire :
A sa mort, la concubine préférée du roi, Kiritsubo, ne lui laisse qu'un fils, Hikaru Genji. Parce qu'il manque de soutien, sans relation, il ne peut rester auprès de l'empereur, et c'est le fils de dame Kokiden qui est fait prince héritier. Mais Genji jouit quand même d'une grande popularité et charme tous ceux qui le croisent. D'une grande beauté et doué pour tous les arts qu'il entreprend, Genji préfère s'adonner à l'art de faire la cour : il collectionne et multiplie les conquêtes et les relations. Cependant, il tombe amoureux de Fujitsubo, la nouvelle concubine de l'empereur qui, selon les rumeurs, ressemble beaucoup à sa mère. La première partie se concentre sur ses conquêtes, sa relation avec sa fille adoptive Murasaki (l'auteure du roman) et le mariage de Genji. La seconde partie raconte l'exil de Genji après que son comportement de libertin fût révélé à la cour de l'empereur, son frère. La dernière partie est la restauration de Genji: Il retourne à la cour quand son fils secret devient empereur, après que le huitième prince eût abdiqué. Genji calme ses conquêtes pour se concentrer sur la réussite politique de ses nombreux enfants, tandis que sa propre influence à la cour grandit. La fin est focalisée sur les fils de Genji qui eux-mêmes cherchent à imiter les exploits amoureux de leur père.
Avis
Genji Monogatari, ou Le Dit du Genji est un grand classique japonais, une œuvre majeure de la littérature. Bien que Murasaki Shikibu présente son œuvre comme la biographie d'un prince de la cour, il s'agit d'une fiction inspiré de la vie de Fujiwara no Michinaga, un politicien. Genji Monogatari fut écrit durant l'ère Heian, à Kyoto, quand la poésie, la littérature et les arts étaient à leur apogée. C'est aussi l'âge d'or de la cour impériale du Japon. L'histoire du roman se concentre sur la vie et les exploits amoureux de Genji, mais l’intérêt de ce livre se trouve dans les poèmes utilisés pour dire les Choses avec un grand C. Il faut savoir qu'à cette époque faire ou parler de manière trop directe, sans tourner autour du pot dirions-nous aujourd'hui, était considéré comme indécent. C'est pourquoi, la plupart du temps, Genji fait la cour à des femmes dont il ne peut voir que la main, ce qui donne lieu à des situations gênantes quand il se trompe sur la beauté qui se cache derrière son paravent ! Il improvise même un poème sur le nez d'une princesse. Et dans Genji Monogatari, les échanges de courts poèmes (appelés Tanka, l’ancêtre du Haïku) entre les amants, à propos du ciel, de la lune, du beau temps et du jardinage cachent en réalité beaucoup de sous-entendus et d'invitations. Et c'est ce qui fait la beauté de cette œuvre. Cependant, le problème quand on lit ce livre de nos jours, c'est qu'on rate beaucoup de références: La barrière du langage, de la culture et... du temps seraient un véritable obstacle sans les notes du traducteur, car nous avons déjà bien du mal à saisir toutes les métaphores modernes, alors celles d'il y a près de mille ans auparavant seraient de véritables énigmes. Heureusement, le livre est avant tout un récit monogatari qui veut surtout nous conter l'histoire de Genji ! Murasaki Shikibu a utilisé dans son roman toutes les références artistiques de son temps: Poèmes japonais, chinois, calligraphies ou contes en vogue pendant l'ère Heian, cette œuvre est une perle de la culture classique japonaise. Aujourd'hui, beaucoup d’œuvres s'en inspirent encore: Manga, animation, cinéma et même au théâtre, l’œuvre de Murasaki n'a pas fini d'être adaptée et ré-interprétée, et cela sans passer de mode.
Grosso Modo
C'est une œuvre difficile à lire, très baroque dans son style et dont l'épaisseur n'est pas négligeable, mais qui est un véritable trésor littéraire pour ceux qui auront le courage de se lancer dedans.
Exemple de tanka
なつかしき色ともなしになににこのすゑつむ花を袖にふれけむ natsukashiki iro tomonashini nani nikono suetsumuhanawo sodeni furekemu 5-7-5, 7-7 Le rouge n'est pas, je le crains, ma couleur préférée, donc pourquoi ai-je laissé la fleur de carthame* tâcher ma manche ?
*hana(fleur) et hana(nez) sont homonymes. Il s'agit d'un jeu de mot au dépend du nez rougeâtre de sa maîtresse. **Il s'agit là, de ma traduction, j'ai essayé de rester le plus proche du texte de base en respectant le format poetique et rendre le jeu de mot...
Sources
Critique de Fairth, Correction de Musashi, Mise en page Didi Farl [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] |
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Sexe : Messages : 2658 Date d'inscription : 15/12/2011 Localisation : ♔Sur terre♔
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