Et elle l'apprend bien vite, la petite pousse de bambou... Fini les balades dans les bois, les rires, les jeux, les petits chapardages... On lui enseigne un mode de vie qui n'est pas le sien. On la force à s'y faire et on la détruit petit-à-petit. On l'enferme et on la prive de sa liberté, comme l'oiseau qu'elle reçoit en cadeau. Sauf que cette jeune princesse, au lieu de penser que de son point de vue et de ses envies, pense à la vie de celui-ci, condamné à rester enfermé dans une petite cage verte et décide de le libérer. Au fond, je pense que c'est ce que souhaitait cette héroïne. Que quelqu'un, que se soit son père, sa mère ou  Sutemaru. Qu'on lui prenne la main en lui disant "Viens, on rentre à la maison" Mais cet espoir est également brisé avec l'hiver et le départ du petit village où elle vécut ses années heureuses.

A partir de ce passage, c'est comme une transformation. Ou une disparition, plutôt. Elle abandonne. Tourne le dos à son "elle" d'autrefois. Accepte ce qu'elle refusait catégoriquement il y a quelques jours. Dans un sens, elle gagne énormément en maturité. Même un peu trop. Elle n'a plus de rêves propres à elle-même. Elle semble torturée entre le désir de plaire à son père et celui de faire ce qu'elle souhaite. Dans plusieurs scènes, on la voit nostalgique de son passé. Ce sont les seuls moments où elle redevient, du moins un peu, une fillette libre. Elle construit une miniature de sa maison, s'amuse et rit avec sa mère en tissant... Mais avec la mort d'un de ses prétendants où elle se sent fautive et éprouve des remords puis de la tentative ratée d'une relation forcée, elle finit par craquer, ce qui entame la fin dramatique.

Au fond, seule la mère et sa servante (qui a quand même une tête de chat, enfin pour moi) aura été un véritable soutien. Insuffisant certes, mais un soutien tout de même, contrairement au père qui n'a absolument aucune idée de ce qu'il fait et encore moins de solutions. En voulant, au départ le seul bonheur de sa fille, il a fini par être perverti par la richesse et à causer sa perte.