(Oui je sais, c'est excessivement long... Mais j'aime ça o/ En espérant que ça plaise à au moins une ou deux personnes :')) (c'est plus une chronique qu'une fiche en fait, même si j'ai fait mine de la structurer comme une fiche; j'aime pas faire des trucs concis et formatés)
Genre: Gore Pays: Russie Année de production: 2008 Durée: 270 minutes (oui oui, 4h30 d'amusement en famille) Interdit aux moins de 18 ans ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour les autres)
Introduction:
Pour tout vous dire je ne suis guère amateur de cinéma; en fait, je dirais même que je n'aime pas regarder des films. Je trouve ça long et chiant, souvent sans intérêt, et ainsi hormis quelques très rares films que j'adore, je n'en regarde jamais. Ô surprise, parmi ces "très rares films que j'adore" on retrouve en majorité des films qui m'ont laissé un souvenir fort agréable et avec lesquels j'ai passé un très bon moment -ça paraît évident-; néanmoins, un intrus se trouve parmi eux: Philosophy of a Knife.
En effet je ne peux pas dire que j'ai passé un moment fort sympathique en regardant ce film; en fait c'est plutôt tout le contraire puisque j'ai même failli vomir à la fin. Et pourtant... Et pourtant j'ai trouvé ce film extraordinaire, un ovni cinématographique à la fin fascinant et repoussant.
Disons-le d'emblée, ce film n'est pas à mettre entre toutes les mains. Comme précisé au-dessus, c'est un film gore, souvent considéré comme le plus atroce de tous, et qui ne s’embarrasse pas d'un faux aspect "horreur" foireux mais qui nous livre plutôt de manière totalement crue un déchaînement de brutalité si caractéristique de notre chère espèce humaine; car ici il ne s'agit pas de charcuter sans but ni raison, mais bien plutôt de nous montrer toutes les monstruosités dont nous autres, êtres prétendument "civilisés", sommes capables. Et ce qui s'avérera le plus effroyable dans ce film, ce n'est pas le gore extrême: c'est le fait que tout, TOUT est tiré de faits réels.
Car Philosophy of a Knife se veut en réalité être un "documentaire extrême" à propos de l'un des événements les plus atroces de toute l'histoire, et aussi l'un des plus méconnus: les expérimentations de l'Unité 731 en Mandchourie durant la seconde guerre sino-japonaise. Petit rappel historique à ma sauce (je schématise fortement: j'suis pas non plus un expert même si cette période me passionne xD).
Contexte/Synopsis:
Alors que le Japon possédait déjà depuis les années 20 une ligne de chemin de fer en Mandchourie (Nord-Est de la Chine), une faction ultranationaliste de l'armée impériale japonaise (l'armée du Kwantung), soucieuse de l'approvisionnement en ressources naturelles de la mère patrie en prévision d'une guerre contre l'Occident, décida en 1932 et de son propre chef (l'armée japonaise étant à l'époque indépendante du pouvoir central, sur le modèle prussien) d'envahir la Mandchourie et d'y installer un état fantoche aux ordres de l'armée (et non pas de l'empereur..), le Mandchoukouo. L'objectif étant simplement d'approvisionner le complexe militaro-industriel japonais et d'avoir une base avancée pour envahir, 2 ans plus tard, le reste de la Chine. Et c'est là, dans la province de Harbin, que fut créée par décret impérial l'Unité 731 (dirigée par Shiro Ishii), destinée officiellement à la recherche sur les maladies infectieuses et la purification de l'eau (top lel, ils ont de l'humour les japs) La réalité fut toute autre: de 1934 à 1945, l'Unité 731 procéda à des expérimentations sur des cobayes humains chinois, coréens et russes, capturés par la police politique japonaise aux quatre coins de la Mandchourie. Et qu'on se le dise, Mengele était un bisounours à côté de Shiro Ishii et ses potes. Ils fournirent à l'armée impériale des armes bactériologiques telles que des bombes déversant des bacilles de la peste ou du choléra sur les populations civiles (les tests effectués sur les villes et rivières chinoises firent entre (300 000 et 500 000 victimes). Après la guerre, l'ensemble des membres de l'Unité 731 sera protégé par Mac-Arthur et les Etats-Unis en échange de leur arsenal et des résultats de leurs expériences (parce que les ricains, c'est de belles raclures) et certains occuperont plus tard des postes hauts-placés dans le gouvernement japonais, qui nia jusqu'en 2002 l'existence de l'Unité 731.
The movie:
Le film entend reconstituer les principales tortures ayant eut lieu dans cet enfer sur terre, même si la majorité des documents furent détruit lorsque l'on incendia tout avant l'arrivée de l'Armée Rouge en 1945. On a droit en guise d'introduction à une série de courts clips vidéos sur l'occupation japonaise de la Mandchourie, quelques passages de propagande nazie (pas compris ce que ça venait foutre là), des vidéos bizarres d'enfants siamois, en clair des trucs pas nets qui nous font se demander ce qu'on est en train de mater. Puis le film commence. Et là faut s'accrocher. Malgré le maigre budget du film (c'est pas trop le genre de production qui se fait sponsoriser par le ministère de la culture) les effets spéciaux sont vraiment très bien réalisés, et les bruitages sont très crades: effet vomitif assuré (même moi qui suit assez amateur de film gore, j'ai franchement cru que j'allais vomir à la fin; et je l'ai regardé par petites parties, pourtant). Par ailleurs, pour brouiller les pistes, Iskanov a entièrement réalisé son film en noir et blanc. C'est d'autant plus troublant que de véritables vidéos d'archives sont insérées dans le film (comme une courte vidéo d'un tas de cadavres pourrissants), et qu'on a parfois beaucoup de mal à les distinguer du fictif. Les seuls passages en couleur sont des interludes lors desquels on a droit à une interview d'un médecin soviétique ayant participé au procès des membres de l'Unité. On a ainsi droit à 10 minutes d'interview toutes les demi-heures de film. Ça permet d'apprendre des choses, mais aussi et surtout de reposer son estomac; croyez-moi, ça fait du bien de voir sa bouille. C'est aussi quasiment les seuls moment du film où l'on a droit à des dialogues; hormis quelques passages où une infirmière de l'Unité fait office de narratrice en expliquant les horreurs qui se déroulent sous nos yeux, le film est muet. Il n'y a pas non plus de scénario (il se veut être un documentaire, je le rappelle).
Le filmage est quant à lui assez spécial, c'est assez difficile à décrire mais les cadrages sont très immersif et il y a comme une sensation d' "accéléré" lors de certains séquences qui est assez perturbante mais bien stylée. Mention spéciale à la musique, composée par Alexander Shevchenko (oui, moi aussi je m'en fous de qui c'est en fait): elle est proprement excellente, un mélange de musique industrielle et d'ambiant froid et glauque à souhait. Quelques exemples: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Conclusion:
C'est donc un film aussi couillu que Poutine que nous livre ici le petit Andrey, un film répugnant, une vraie torture de par sa longueur et ses scènes atroces, mais un film qui vaut réellement le détour car cinématographiquement, c'est une vraie tuerie avec une ambiance vraiment énorme. C'est aussi un portrait cinglant du côté sombre du Japon, jamais parmi les derniers quand il s'agit de faire une saloperie, ce qui est assez pertinent sur un forum dédié au côté fun et enjôleur du Japon. Nous avons tous un côté sombre
En clair je le recommande fortement pour peu qu'on ait l'estomac bien accroché et qu'on ait un peu de temps à tuer; regarder tout le film est peut-être un peu "too much" si l'on est pas adepte du genre (quoique la fin, en plus de proposer les scènes les plus insoutenables, offre une conclusion scénarisée pour les 2 seuls personnages du film et est plutôt bien fichue), mais c'est une expérience vraiment intéressante à tenter. Et vous aurez des anecdotes bien glauques sur le Japon à raconter lors de vos futurs rendez-vous mondains.
MissingNo.
Sexe : Messages : 58 Date d'inscription : 28/06/2014 Localisation : Glorieux Royaume de Belgique
par Tsumiki le Dim 06 Juil 2014, 12:10
Ta fiche est très bien faite et le sujet est intriguant (je ne connaissais pas du tout cette histoire). Par contre, le film... J'essaie même pas °°' Je suis vraiment incapable de regarder ce genre de films...
Tsumiki
Sexe : Messages : 1725 Date d'inscription : 24/09/2013
par Yukki le Dim 06 Juil 2014, 12:59
Ouaouh Missing, tu ne mérites plus qu'on t'appelle Miss après une fiche de ce calibre !! On dirait que Tsu chan n'a pas corrigé grand chose dessus (ou rien du tout ?). Mais c'est formidablement bien écrit !!
Par rapport au film, je pense qu'il est trop long et un peu trop cru pour moi aussi. Je ne sais pas si un jour je serai d'humeur à regarder les côtés noires de l'humanité. Mais peut être que lorsque ce moment arrivera, je penserai immédiatement à cette fiche.
Je n'ai pas pour habitude de griller les yeux des gens avec de vilaines fautes d'orthographe :3
Merci pour vos retours positifs, ça me fait toujours plaisir de voir que des gens lisent et apprécient mes fiches ^^ Bon c'est vrai que faire une fiche sur un film tel que celui-ci, ayant très peu de chances d'être regardé, c'est assez stupide vu qu'à la base l'objectif c'est de donner envie, mais je trouve que c'est un film qui mérite vraiment que l'on parle de lui et il m'a vraiment marqué alors j'aime bien le faire découvrir aux gens. Pour une soirée entre potes il peut être pas mal aussi, faudrait que je teste un jour :'D
Yukikudo a écrit:
Ouaouh Missing, tu ne mérites plus qu'on t'appelle Miss après une fiche de ce calibre !! :O_O
(C'était l'objectif caché %D)
MissingNo.
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