Auteur :
Suzuki Youhei
Studio :
J.C. Staff
Genre :
Shonen - Aventure - Ecchi - Comédie
Statut :
Terminé (12 épisodes de 24 minutes)
Date :
2015
Synopsis
Depuis 16 ans le Japon applique la "Loi pour le maintien de l'ordre public et de la morale dans l'éducation de la jeunesse", qui bannit l'utilisation du langage grossier mais aussi toute représentation des organes ou actes sexuels. De ce fait, les blagues salaces, la pornographie ou encore la simple mention du mot "pénis" sont prohibées. Cette interdiction est contrôlée par le biais de colliers et bracelés portés en permanence par les citoyens, connectés à la base de mots et gestes interdits par la Brigade.
Un jour, alors qu'il prend le métro et suite à divers incidents, Tanukichi Okuma se fait sauver de la Brigade des mœurs par "Marque Bleue", une éro-terroriste. Or il se trouve que cette dernière est aussi une élève de son lycée. Elle va donc le faire chanter pour qu'il rejoigne son organisation de lutte contre le système : le SOX, pour laquelle ils vont faire des missions obscènes -distribution de dessins sulfureux ou de mangas pornographiques- afin d'inculquer une certaine curiosité sexuelle à des élèves ignorants et bien trop chastes pour comprendre les sous-entendus.
Avis personnel
Points Forts :
- L'histoire :
Très décalée mais avec une réelle vocation de prise de conscience pour les Japonais, surtout quand on sait qu'1/4 des hommes de plus de 30 ans sont encore vierges par manque d'intérêt pour la "chose". Il y a une véritable réflexion autour de la liberté d'expression via la caricature à l'extrême de la censure, allant jusqu'à la tourner en dérision en mettant en avant l'innocence et l'ignorance des jeunes lycéens qui ne comprennent plus les sous-entendus grivois, alors que certains vont autoriser les mangas types Yaoï suite à l'argument "c'est culturel et ça sert en sociologie".
On a aussi quelques rebondissements.
L'humour :
Clairement, vous suivrez cette série essentiellement pour son ton décalé et cette insouciance dans les propos (parce que suivre un animé où dans le générique d'un épisode on a les étapes de fabrication d'un gode et d'un substitut de vagin en agarose, c'est couillu). Le tout campé par une héroïne qui rêve d'un monde où elle peut crier "pénis" en paix. La classe. En soi, l'humour est assez "sale" (le méchant se prénomme par exemple "Perte Blanche" -quand je vous dis que cet animé est subtil et classe-), mais le décalage entre ce niveau de "saleté" et le fait que personne ne s'en offusque donne une force comique à l'animé.
Les personnages sont barrés : on a la scientifique qui veut à tout prix percer les mystères de "l'emboîtement", la déléguée à la recherche de la pureté, ou encore Goriki, la petite touche pour le côté yaoi. De plus, grâce à "Marque bleue", vous pourrez étendre votre panel d'expressions sexuelles ou liées à n'importe quel organe génital.
- L'animation :
Que ce soit graphiquement ou musicalement, la qualité est au rendez-vous. J'ai une grande préférence pour l'ending, qui reflète bien l'ambiance de l'animé. De plus, les personnes qui font leur apparition au fur et à mesure de l'histoire y sont d'abord représentées sous la forme de gros chiens policiers avant d'être dévoilées. D'ailleurs, dans le dernier ending, l'apparition de deux nouveaux chiens policiers me font penser qu'il pourrait y avoir une saison 2. Ce qui ne serait pas pour me déplaire.
Point Faible : La censure
Maintenant, passons au point faible : la censure
Il est paradoxal de voir un animé relatant les "ravages" de la censure être lui-même censuré dans ses propos... Ainsi, les mots "choquants" tels que "vulves", "pénis" ou même certaines expressions imagées sont remplacées par des bruits. Certains sont des sons de cloche ou de corne de brume de bateau, et d'autres des bruits visqueux, nettement plus crades, surtout lorsqu'on les associe avec le mot censuré qui peut par exemple être « éjaculation »...- (ndlr : j'aurais jamais pensé écrire ce mot-là dans une critique. C'est perturbant @_@). Les images sont aussi censurées, mais de manière moins choquante : des sortes de pastilles du personnage censuré en chibi sont ajoutées sur l'image. C'est nettement moins dérangeant que le flou artistique dans "Love Stage".
Mais personnellement, je trouve cette censure de trop, surtout dans un anime qui est déjà estampillé "déconseillé au moins de 16 ans" à la base.
Conclusion et note
En somme, je dirais que Shimoneka a été mon petit instant "grivois" des vacances, un animé qui incite à poser son cerveau dans un coin et rire de blagues salaces. Très barré et complètement décalé, mais étonnamment sans tomber dans le Ecchi, Shimoneka se moque des codes de bonne conduite. Les personnages sont attachants et le tout donne un ensemble parodique parfait et appréciable.
Note : 7/10